Ouvert depuis le 30 septembre 2025, le dispositif de leasing social permet aux ménages modestes de louer une voiture électrique pour 40 à 200 euros par mois. Avec 18 000 demandes enregistrées dès le premier jour, le succès est immédiat. Mais qui peut en bénéficier ? Quelles sont les conditions à remplir ? Comment s’inscrire ? Voici tout ce qu’il faut savoir pour accéder à la mobilité électrique à petit prix.
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Obtenir mon devis gratuitQu’est-ce que le leasing social ?
Le leasing social, officiellement nommé « aide au leasing pour véhicule électrique », est un dispositif gouvernemental qui subventionne la location longue durée de voitures électriques neuves. Lancé en 2024 puis reconduit en 2025, il vise à rendre la mobilité électrique accessible aux ménages qui ne peuvent pas acheter un véhicule neuf.
Concrètement, l’État prend en charge une partie importante du coût de location via une aide pouvant atteindre 7 000 euros sur la durée du contrat. Cette subvention permet de réduire drastiquement les mensualités, avec des loyers plafonnés à 200 euros par mois maximum, voire 140 euros pour certaines offres particulièrement attractives.
Le dispositif 2025, doté d’une enveloppe budgétaire financée par les Certificats d’économies d’énergie, couvre les contrats signés jusqu’à fin 2026, sous réserve de disponibilité des stocks et du budget alloué. Trente-trois modèles de véhicules électriques sont actuellement éligibles, allant de la citadine compacte au SUV familial.
Les conditions d’éligibilité en détail
Critère numéro un : vos revenus
Pour bénéficier du leasing social, votre revenu fiscal de référence par part ne doit pas dépasser 16 300 euros par an. Ce seuil s’applique sur l’avis d’imposition de l’année N-1 portant sur les revenus de l’année N-2. Autrement dit, pour une demande effectuée en 2025, c’est l’avis d’imposition 2024 sur les revenus 2023 qui fait foi.
Ce plafond concerne le revenu fiscal de référence divisé par le nombre de parts fiscales du foyer. Prenons quelques exemples concrets pour y voir plus clair.
Exemple 1 : Une personne seule avec un revenu fiscal de référence de 15 800 euros dispose d’une part fiscale. Le calcul donne 15 800 euros par part. Elle est éligible au dispositif car ce montant reste sous le plafond de 16 300 euros.
Exemple 2 : Un couple marié sans enfant avec un revenu fiscal de référence de 30 000 euros dispose de deux parts fiscales. Le calcul donne 15 000 euros par part (30 000 / 2). Le couple est éligible.
Exemple 3 : Un couple avec deux enfants ayant un revenu fiscal de référence de 48 000 euros dispose de trois parts fiscales (2 pour les parents + 0,5 par enfant). Le calcul donne 16 000 euros par part (48 000 / 3). La famille est éligible.
Exemple 4 : Une personne seule avec un revenu fiscal de référence de 17 000 euros dépasse le plafond de 16 300 euros. Elle n’est pas éligible au leasing social, mais peut bénéficier du bonus écologique classique selon d’autres critères.
Critère numéro deux : vos déplacements professionnels
Au-delà du critère de revenus, vous devez remplir au moins une de ces deux conditions concernant vos déplacements professionnels. Cette exigence vise à cibler les ménages pour qui la voiture constitue un outil de travail indispensable.
Première condition : effectuer quotidiennement un trajet aller de plus de 15 kilomètres entre votre domicile et votre lieu de travail avec votre véhicule personnel. Attention, cette distance est calculée en trajet simple, pas en aller-retour. Un trajet domicile-travail de 16 kilomètres vous rend donc éligible, même si votre aller-retour total représente 32 kilomètres.
Pour justifier cette condition, vous devrez fournir une attestation de votre employeur précisant l’adresse exacte de votre lieu de travail et confirmant que vous utilisez votre véhicule personnel pour vous y rendre. Les salariés en télétravail partiel restent éligibles dès lors qu’ils effectuent ce trajet au moins une fois par semaine.
Seconde condition : parcourir plus de 8 000 kilomètres par an avec votre véhicule personnel dans le cadre de votre activité professionnelle. Cette option concerne notamment les professionnels itinérants, commerciaux, artisans, infirmières libérales ou représentants qui utilisent leur véhicule pour leurs déplacements professionnels quotidiens.
Pour justifier cette condition, les travailleurs indépendants devront fournir un justificatif du kilométrage annuel parcouru, par exemple via leur déclaration de frais professionnels ou un relevé du compteur kilométrique sur une année complète.
Qui est exclu du dispositif ?
Plusieurs catégories de personnes ne peuvent pas bénéficier du leasing social, même si leurs revenus respectent le plafond. Les demandeurs d’emploi sont exclus car ils ne remplissent pas la condition d’activité professionnelle. Les retraités, même avec de faibles pensions, ne sont pas éligibles pour la même raison.
Les étudiants, y compris ceux qui effectuent des stages ou ont une activité salariée à temps partiel, se heurtent généralement à la condition des 15 kilomètres ou 8 000 kilomètres annuels. Les personnes ayant déjà bénéficié du leasing social en 2024 ne peuvent pas en bénéficier à nouveau en 2025, le dispositif visant à élargir le nombre de bénéficiaires.
Zone géographique couverte
Le dispositif est ouvert sur l’ensemble de la France métropolitaine, les départements et régions d’outre-mer, ainsi que Saint-Pierre-et-Miquelon. Aucune restriction géographique ne s’applique, que vous habitiez en zone urbaine dense ou en milieu rural.
Les caractéristiques du contrat de location
Durée minimale de trois ans
Le contrat de location doit impérativement avoir une durée minimale de trois ans, soit 36 mois. Cette contrainte vise à garantir une utilisation durable du véhicule et à rentabiliser l’aide publique accordée. Vous ne pouvez pas opter pour un contrat plus court, même si vous êtes prêt à payer des mensualités plus élevées.
À l’issue des trois ans, plusieurs options s’offrent généralement à vous selon les conditions de votre contrat : restituer le véhicule et arrêter la location, restituer le véhicule et signer un nouveau contrat pour un autre modèle, ou racheter le véhicule moyennant le paiement de sa valeur résiduelle si cette option est prévue au contrat.
Kilométrage annuel inclus
Le kilométrage annuel inclus sans frais supplémentaires doit être d’au moins 12 000 kilomètres. Ce seuil minimal, imposé par le dispositif, correspond à un usage moyen d’environ 1 000 kilomètres par mois, soit une trentaine de kilomètres par jour.
Certains loueurs proposent des forfaits kilométriques supérieurs, par exemple 15 000 ou 18 000 kilomètres par an, moyennant une augmentation du loyer mensuel. À l’inverse, si vous roulez moins, vous ne pourrez généralement pas négocier un forfait inférieur à 12 000 kilomètres car c’est le minimum imposé par le dispositif.
Plafonnement du loyer mensuel
Le loyer mensuel ne peut excéder 200 euros par mois, hors services annexes. Ce plafond s’entend pour la location pure du véhicule. Les services et prestations annexes comme l’assurance automobile, l’entretien, l’extension du kilométrage ou les options d’équipement ne sont pas compris dans ce plafond et peuvent augmenter la facture mensuelle totale.
Dans le cadre du dispositif 2025, le gouvernement a incité les constructeurs et loueurs à proposer des offres à moins de 140 euros par mois pour les modèles les plus accessibles. Ainsi, plusieurs véhicules sont disponibles à des tarifs très attractifs, comme la Renault Twingo E-Tech dès 40 euros mensuels ou la Citroën ë-C3 à 95 euros.
Véhicules éligibles
Seuls les véhicules électriques neufs ayant obtenu un score environnemental minimum établi par l’ADEME sont éligibles. Ce score, calculé selon une méthodologie complexe prenant en compte l’empreinte carbone de la fabrication, favorise les véhicules produits en Europe ou avec des batteries fabriquées localement.
Les véhicules électriques d’occasion, les véhicules hybrides rechargeables et les véhicules transformés en électrique par rétrofit ne sont pas éligibles au leasing social. Le prix catalogue du véhicule ne doit pas dépasser 47 000 euros, ce qui exclut les modèles premium haut de gamme.
Trente-trois modèles sont actuellement disponibles, allant de citadines compactes comme la Renault Twingo E-Tech à des SUV comme le Tesla Model Y. Pour consulter la liste complète des véhicules avec leurs prix mensuels, consultez notre article dédié : Leasing social 2025-2026 : les 33 voitures électriques disponibles.
Les démarches pour bénéficier du leasing social

Étape 1 : vérifier son éligibilité
Avant toute démarche, commencez par vérifier que vous remplissez bien les conditions d’éligibilité. Le site officiel primealaconversion.gouv.fr propose un simulateur en ligne qui permet de confirmer rapidement votre éligibilité en quelques questions.
Munissez-vous de votre avis d’imposition 2024 sur les revenus 2023 pour connaître votre revenu fiscal de référence et votre nombre de parts fiscales. Préparez également un justificatif de votre distance domicile-travail ou de votre kilométrage annuel professionnel selon votre situation.
Étape 2 : choisir son véhicule et contacter un professionnel
Une fois votre éligibilité confirmée, consultez la liste des 33 véhicules disponibles et sélectionnez celui qui correspond à vos besoins et votre budget. Prenez en compte non seulement le loyer mensuel, mais aussi l’autonomie, l’espace intérieur et les coûts annexes comme l’assurance.
Contrairement au bonus écologique classique que vous pouvez demander directement, le leasing social passe obligatoirement par un professionnel de l’automobile. Il peut s’agir d’un concessionnaire de la marque qui vous intéresse, d’un agent automobile multimarques ou d’une société de location longue durée partenaire du dispositif.
Contactez plusieurs professionnels pour comparer les offres et les délais de livraison. Certains modèles très demandés comme la Renault Twingo E-Tech ou la Citroën ë-C3 peuvent connaître plusieurs mois d’attente. Ne vous limitez pas à un seul établissement.
Étape 3 : constituer son dossier
Le professionnel automobile vous guidera dans la constitution de votre dossier. Vous devrez fournir plusieurs documents obligatoires. L’avis d’imposition 2024 sur les revenus 2023 est indispensable pour justifier de votre revenu fiscal de référence. Une copie recto-verso d’une pièce d’identité en cours de validité et un justificatif de domicile récent de moins de trois mois sont également requis.
Pour justifier de la condition liée aux déplacements professionnels, préparez selon votre situation une attestation employeur précisant la distance domicile-travail et confirmant l’utilisation de votre véhicule personnel, ou un justificatif du kilométrage annuel professionnel pour les travailleurs indépendants.
Le professionnel vérifie la complétude et la conformité de votre dossier, puis effectue la demande d’aide auprès de l’organisme gestionnaire. Vous n’avez aucune démarche administrative directe à effectuer auprès de l’État.
Étape 4 : validation et signature du contrat
La validation de l’aide intervient généralement sous deux à quatre semaines après le dépôt du dossier complet. L’organisme gestionnaire vérifie que vous remplissez bien toutes les conditions et que l’enveloppe budgétaire permet encore d’accepter de nouveaux dossiers.
Une fois l’aide accordée, le professionnel vous contacte pour finaliser le contrat de location. Lisez attentivement toutes les clauses, notamment celles concernant les conditions de restitution du véhicule, les frais de dépassement kilométrique, les pénalités de résiliation anticipée et l’éventuelle option d’achat en fin de contrat.
N’hésitez pas à poser toutes vos questions avant de signer. Un contrat de location longue durée vous engage pour trois ans minimum et comporte des obligations importantes. Assurez-vous de bien comprendre ce à quoi vous vous engagez.
Étape 5 : attendre la livraison
Les délais de livraison varient considérablement selon les modèles et les constructeurs. Les véhicules produits en Europe comme la Renault 5 E-Tech ou la Peugeot e-208 affichent généralement des délais de deux à quatre mois. Les modèles importés ou fabriqués en plus faible volume peuvent nécessiter une attente de quatre à six mois, voire davantage.
Le succès du dispositif, avec 18 000 demandes enregistrées dès le premier jour, laisse présager des délais qui pourraient s’allonger dans les semaines à venir. Certains modèles particulièrement prisés risquent même de devenir temporairement indisponibles si la demande dépasse les capacités de production.
Les points de vigilance avant de s’engager
Le coût réel dépasse le loyer mensuel affiché
Le loyer mensuel affiché dans le cadre du leasing social ne représente qu’une partie du coût total. L’assurance automobile reste intégralement à votre charge et peut représenter une dépense significative, particulièrement pour les jeunes conducteurs ou les conducteurs avec un historique de sinistres. Comptez entre 40 et 100 euros par mois selon votre profil, votre zone géographique et le véhicule choisi.
L’entretien et les réparations peuvent être inclus dans le contrat moyennant un supplément mensuel, généralement compris entre 30 et 60 euros, ou rester entièrement à votre charge. Si vous optez pour un contrat sans entretien inclus, prévoyez un budget annuel d’environ 200 à 400 euros pour l’entretien courant d’un véhicule électrique, nettement moins qu’une voiture thermique mais pas négligeable.
La recharge constitue un poste de dépense récurrent. À domicile avec un tarif heures creuses, comptez environ 2 à 3 euros pour 100 kilomètres, soit 20 à 30 euros par mois pour un usage moyen de 1 000 kilomètres mensuels. Sur borne publique rapide, le coût peut grimper jusqu’à 8 à 12 euros pour 100 kilomètres. L’installation d’une borne de recharge à domicile représente un investissement initial de 500 à 1 500 euros, partiellement compensé par des aides publiques.
Au total, pour un véhicule loué 120 euros par mois dans le cadre du leasing social, le coût mensuel réel peut atteindre 200 à 250 euros une fois l’assurance, l’entretien et la recharge pris en compte. Restez vigilant et établissez un budget complet avant de vous engager.
Les frais de dépassement kilométrique
Le contrat de leasing social inclut 12 000 kilomètres par an minimum sans surcoût. Si vous parcourez davantage, chaque kilomètre supplémentaire vous sera facturé, généralement entre 0,05 et 0,15 euro selon les contrats et les loueurs. Sur une année, 2 000 kilomètres de dépassement peuvent ainsi représenter une facture de 100 à 300 euros qui viendra s’ajouter à vos loyers.
Inversement, si vous roulez moins que le kilométrage inclus, vous ne serez pas remboursé de la différence. Il est donc important d’évaluer précisément votre kilométrage annuel réel avant de vous engager. Consultez l’historique de votre compteur kilométrique sur les deux dernières années pour avoir une estimation fiable.
Si vous anticipez un kilométrage supérieur, négociez dès la signature un forfait kilométrique plus élevé, par exemple 15 000 ou 18 000 kilomètres par an. Le loyer mensuel sera légèrement supérieur, mais vous éviterez les mauvaises surprises en fin de contrat.
Les conditions de restitution strictes
À l’issue du contrat de trois ans, vous devrez restituer le véhicule en bon état général. Des frais de remise en état peuvent vous être facturés en cas de dégradations dépassant l’usure normale. Les rayures profondes sur la carrosserie, les impacts sur le pare-brise, les déchirures ou taches importantes sur les sièges, ou l’usure excessive des pneumatiques peuvent entraîner des factures de plusieurs centaines d’euros.
La plupart des contrats tolèrent les petits défauts cosmétiques comme les micro-rayures, les légers éclats de peinture ou les impacts mineurs de moins de 2 centimètres, mais définissent précisément ce qui constitue une usure acceptable. Lisez attentivement ces clauses avant de signer.
Prenez des photos détaillées du véhicule sous tous les angles lors de la prise en main, en présence du professionnel si possible. Ces photos serviront de référence en cas de litige lors de la restitution. Conservez également tous les justificatifs d’entretien pour prouver que vous avez bien entretenu le véhicule.
L’impossibilité de résilier facilement
Un contrat de leasing social vous engage pour trois ans minimum. La résiliation anticipée reste possible en cas de changement majeur de situation, mais elle entraîne généralement des pénalités financières importantes. Selon les contrats, vous pourriez devoir régler plusieurs mois de loyers restants ou une indemnité forfaitaire pouvant atteindre plusieurs milliers d’euros.
Avant de vous engager, assurez-vous que votre situation personnelle et professionnelle est suffisamment stable pour honorer le contrat sur trois ans. Un déménagement lointain, un changement d’emploi réduisant vos trajets, ou une évolution familiale pourrait rendre le véhicule inadapté sans que vous puissiez facilement vous en séparer.
L’impossibilité de cumuler avec d’autres aides
Le leasing social n’est pas cumulable avec le bonus écologique classique ni avec les aides CEE coup de pouce pour véhicules électriques. Vous devez choisir entre ces différents dispositifs selon votre situation. Dans certains cas, notamment si vous disposez d’un apport et souhaitez devenir propriétaire, l’achat avec bonus écologique peut s’avérer plus intéressant financièrement.
De plus, si vous avez déjà bénéficié du leasing social en 2024, vous n’êtes pas éligible au dispositif 2025. Cette règle vise à élargir le nombre de bénéficiaires et à éviter qu’une même personne enchaîne les contrats de leasing social successifs.
Leasing social ou achat avec bonus écologique : quelle option choisir ?
Les avantages du leasing social
Le leasing social présente plusieurs atouts indéniables pour les ménages modestes. L’absence totale d’apport initial le rend accessible même à ceux qui ne disposent d’aucune épargne. Vous n’avez besoin ni de mobiliser 5 000 ou 10 000 euros de capital, ni de contracter un crédit automobile avec les intérêts qui en découlent.
La prévisibilité budgétaire constitue un autre avantage majeur. Avec un loyer mensuel fixe connu à l’avance et plafonné entre 40 et 200 euros, vous maîtrisez parfaitement votre budget automobile. Pas de mauvaise surprise, pas de grosse facture de réparation imprévue si vous avez souscrit l’option entretien.
L’absence de risque de dépréciation offre une tranquillité d’esprit appréciable. Avec un achat, votre véhicule perd environ 20 à 30% de sa valeur dès la première année, puis continue de se déprécier. Avec le leasing, cette dépréciation ne vous concerne pas puisque vous restituez le véhicule à l’issue du contrat. Vous êtes protégé des fluctuations du marché de l’occasion.
La flexibilité à terme représente également un atout. Après trois ans, vous pouvez restituer le véhicule et en choisir un autre, éventuellement plus moderne avec une meilleure autonomie, sans avoir à gérer la vente de l’ancien. Vous profitez ainsi des évolutions technologiques rapides du secteur électrique.
Les limites du leasing social
Le principal inconvénient du leasing social réside dans l’absence d’accession à la propriété. Après trois ans de paiements mensuels représentant un total de 1 440 à 7 200 euros selon le véhicule choisi, vous devez restituer la voiture sans rien posséder en retour. Vous avez payé pour un usage temporaire, pas pour acquérir un bien.
Les contraintes contractuelles peuvent s’avérer pesantes. Le kilométrage plafonné vous oblige à surveiller votre compteur et peut limiter votre liberté de mouvement. Les conditions de restitution strictes vous obligent à prendre grand soin du véhicule, ce qui peut être stressant avec des enfants en bas âge ou des animaux de compagnie.
Le coût total sur la durée peut dépasser celui d’un achat d’occasion. Un véhicule loué 150 euros par mois représente 5 400 euros sur trois ans. Avec cette somme, vous pourriez acheter comptant une voiture électrique d’occasion de trois ou quatre ans en bon état, dont vous seriez propriétaire.
La résiliation anticipée difficile vous enferme dans un engagement long terme. Si votre situation change ou si le véhicule ne vous convient plus, vous ne pouvez pas facilement vous en séparer sans pénalités financières lourdes.
L’achat avec bonus écologique
L’achat d’un véhicule électrique avec le bonus écologique classique reste une option pertinente pour ceux qui disposent d’apport ou d’une capacité d’emprunt. Le bonus peut atteindre 4 000 euros pour les ménages dont le revenu fiscal de référence par part est inférieur à 16 300 euros, et peut être porté à 7 000 euros pour les véhicules de moins de 47 000 euros et les ménages les plus modestes.
Si vous mettez à la casse un vieux véhicule essence ou diesel immatriculé avant 2011, vous pouvez cumuler le bonus avec la prime à la conversion pouvant atteindre 6 000 euros. Les aides cumulées peuvent ainsi totaliser 13 000 euros, ce qui rend l’achat d’une voiture électrique neuve particulièrement attractif.
Avec 13 000 euros d’aides, une Dacia Spring affichée à 18 900 euros ne vous coûte que 5 900 euros. Une Citroën ë-C3 à 23 300 euros revient à 10 300 euros. Une Renault 5 E-Tech à 32 900 euros s’affiche à 19 900 euros après déduction des aides. Ces prix deviennent très compétitifs.
Simulation comparative détaillée
Prenons l’exemple d’une Renault 5 E-Tech affichée à 32 900 euros pour comparer concrètement leasing social et achat avec bonus.
Option leasing social : Loyer de 120 euros par mois pendant 36 mois = 4 320 euros dépensés. À l’issue, vous restituez le véhicule et ne possédez rien.
Option achat avec bonus : Prix 32 900 euros moins bonus écologique 4 000 euros = 28 900 euros. Avec un apport personnel de 5 000 euros et un crédit sur 60 mois à 5% d’intérêt, vos mensualités s’élèvent à environ 450 euros par mois. Au bout de cinq ans, vous avez dépensé 5 000 + (450 x 60) = 32 000 euros, mais vous possédez le véhicule qui conserve encore une valeur résiduelle estimée à 15 000 euros. Votre coût net réel est donc de 17 000 euros pour cinq ans de propriété.
Le leasing social est donc plus avantageux si vous ne disposez pas d’apport initial et si vous souhaitez changer de véhicule tous les trois ans. L’achat avec bonus devient plus rentable si vous avez de l’épargne et si vous conservez votre véhicule au moins cinq ans.
Comment choisir entre les deux formules ?
Optez pour le leasing social si vous n’avez aucun apport disponible, si vous ne souhaitez pas contracter de crédit, si vous changez régulièrement de véhicule, si vous appréciez la tranquillité d’esprit d’un loyer fixe sans souci de revente, ou si vous voulez tester la mobilité électrique sans engagement long terme au-delà de trois ans.
Privilégiez l’achat avec bonus si vous disposez d’un apport personnel d’au moins 3 000 à 5 000 euros, si vous souhaitez devenir propriétaire de votre véhicule, si vous prévoyez de le conserver au moins cinq ans pour amortir l’investissement, si vous avez un vieux véhicule à mettre à la casse pour bénéficier de la prime à la conversion, ou si vous parcourez un kilométrage annuel élevé qui rendrait le leasing trop contraignant.
Disponibilité et calendrier 2025-2026
Un démarrage en trombe
Le dispositif de leasing social a ouvert le 30 septembre 2025 à 9 heures. Dès la fin de la première journée, 18 000 demandes avaient été enregistrées, témoignant d’un engouement considérable. Ce chiffre, bien que spectaculaire, reste inférieur à l’édition 2024 qui avait enregistré 50 000 demandes le premier jour.
Cette différence s’explique probablement par une meilleure anticipation du public et une communication plus étalée dans le temps. Néanmoins, 18 000 demandes en une journée représentent un succès indéniable et confirment que le leasing social répond à un besoin réel des ménages modestes.
Les stocks et délais à anticiper
Cette affluence massive soulève des interrogations légitimes sur la disponibilité des véhicules dans les mois à venir. Les constructeurs ont anticipé cette demande en constituant des stocks dédiés, mais certains modèles très demandés pourraient connaître des tensions d’approvisionnement.
La Renault Twingo E-Tech à 40 euros par mois, offre la plus accessible du marché, risque de connaître des délais d’attente importants. De même, la Citroën ë-C3 à 95 euros et la Renault 5 E-Tech à 120 euros, qui offrent un excellent rapport qualité-prix, pourraient afficher plusieurs mois de délai.
Les modèles moins demandés ou positionnés dans des gammes de prix supérieures devraient rester plus facilement disponibles. Un Tesla Model Y à 199 euros ou un BMW iX1 à 195 euros touchent un public plus restreint et les délais devraient rester raisonnables.
Quand déposer sa demande ?
Si vous visez un modèle particulièrement populaire et que vous remplissez les conditions d’éligibilité, il est conseillé de déposer votre demande rapidement. Les concessionnaires constituent des listes d’attente et honorent généralement les demandes par ordre d’arrivée.
Contactez plusieurs établissements pour comparer les délais annoncés. Certains concessionnaires peuvent disposer d’allocations de véhicules plus importantes ou de livraisons programmées plus tôt. Ne vous limitez pas au concessionnaire le plus proche de chez vous.
Perspectives pour 2026
Le dispositif 2025 est prévu pour fonctionner jusqu’à épuisement de l’enveloppe budgétaire ou jusqu’à fin 2026 au plus tard. Le gouvernement n’a pas encore communiqué sur un éventuel dispositif 2027, mais le succès du leasing social et l’objectif de décarbonation des transports laissent présager une probable reconduction sous une forme ou une autre.
Pour 2026, plusieurs évolutions sont envisageables. La liste des véhicules éligibles sera probablement mise à jour au premier semestre pour intégrer les nouveaux modèles lancés entre-temps et retirer ceux qui ne seraient plus produits ou qui ne respecteraient plus le score environnemental requis.
Les constructeurs préparent activement de nouveaux modèles électriques abordables pour 2026. Citroën prévoit le lancement de la ë-C3 Aircross, Renault pourrait élargir sa gamme avec de nouvelles déclinaisons de la Twingo ou de la Renault 5, et plusieurs marques chinoises comme BYD travaillent sur des véhicules produits en Europe pour respecter le score environnemental.
Les conditions d’éligibilité et les plafonds de revenus pourraient être ajustés en fonction du bilan de l’édition 2025. Si le dispositif se révèle sous-utilisé, les critères pourraient être assouplis. À l’inverse, si la demande dépasse massivement l’offre, un durcissement n’est pas à exclure.
Questions fréquentes sur le leasing social
Puis-je bénéficier du leasing social si je suis au chômage ?
Non, le dispositif requiert d’être en activité professionnelle et d’effectuer des trajets domicile-travail de plus de 15 kilomètres ou de parcourir plus de 8 000 kilomètres par an dans le cadre professionnel. Les demandeurs d’emploi ne sont donc pas éligibles, même s’ils respectent le plafond de revenus. Cette restriction vise à cibler les actifs pour qui la voiture constitue un outil de travail indispensable.
Le leasing social fonctionne-t-il pour les travailleurs indépendants ?
Oui, les travailleurs indépendants, artisans, commerçants, professions libérales, micro-entrepreneurs et auto-entrepreneurs peuvent bénéficier du dispositif s’ils remplissent les conditions de revenus et s’ils parcourent plus de 8 000 kilomètres par an avec leur véhicule dans le cadre de leur activité professionnelle. Ils devront fournir un justificatif de ce kilométrage professionnel, par exemple via leur déclaration de frais kilométriques.
Que se passe-t-il en cas de sinistre ou de vol du véhicule ?
En cas de sinistre, votre assurance automobile prend en charge les réparations selon les conditions de votre contrat. Si le véhicule est déclaré économiquement irréparable ou volé, l’assurance indemnise le loueur de la valeur résiduelle du véhicule. Vous devez alors mettre fin au contrat de leasing, mais vous pourriez rester redevable des loyers restants jusqu’à la fin du contrat initial sauf si vous avez souscrit une assurance perte financière ou gap insurance. Vérifiez attentivement ces aspects avec votre assureur avant de signer.
Puis-je racheter le véhicule à l’issue du contrat de trois ans ?
Cela dépend des conditions particulières de votre contrat de location. Certains loueurs proposent une option d’achat en fin de contrat moyennant le paiement de la valeur résiduelle du véhicule, généralement comprise entre 30 et 40% du prix catalogue initial. Par exemple, pour une Renault 5 E-Tech dont le prix catalogue est de 32 900 euros, la valeur de rachat après trois ans pourrait se situer autour de 11 000 à 13 000 euros. Renseignez-vous explicitement sur ce point auprès du professionnel avant de signer le contrat.
Le dispositif est-il réservé aux primo-accédants à l’électrique ?
Non, vous pouvez bénéficier du leasing social même si vous possédez déjà un ou plusieurs véhicules électriques. La seule restriction concerne ceux qui ont déjà bénéficié du dispositif de leasing social en 2024, qui ne peuvent pas en bénéficier à nouveau en 2025. Cette règle vise à élargir le nombre de bénéficiaires plutôt que de permettre des renouvellements successifs pour les mêmes personnes.
Combien de temps faut-il pour obtenir une réponse après la demande ?
Le professionnel automobile effectue les vérifications d’éligibilité et dépose votre dossier complet auprès de l’organisme gestionnaire. La validation de l’aide intervient généralement sous deux à quatre semaines si votre dossier est complet et conforme. Une fois l’aide accordée, le délai de livraison du véhicule dépend du modèle choisi et de sa disponibilité. Comptez de quelques semaines à plusieurs mois selon les cas, avec une moyenne actuelle de deux à quatre mois pour les modèles les plus populaires.
Peut-on céder le contrat de leasing à un tiers ?
La cession du contrat à un tiers n’est généralement pas autorisée dans le cadre du leasing social. Le contrat est nominatif et lié à votre situation personnelle qui a justifié l’attribution de l’aide publique. En cas de changement de situation nécessitant l’arrêt du contrat, comme un déménagement à l’étranger ou un changement de situation professionnelle, vous devrez résilier le contrat avec les pénalités financières qui s’appliquent selon les clauses contractuelles.
Puis-je louer plusieurs véhicules simultanément avec le leasing social ?
Non, le dispositif limite strictement à un seul véhicule par bénéficiaire. Vous ne pouvez pas souscrire plusieurs contrats de leasing social simultanément, même pour équiper différents membres de votre foyer. Cette restriction vise à élargir le nombre de ménages bénéficiaires plutôt que de concentrer les aides sur un nombre restreint de foyers.
Les véhicules électriques d’occasion sont-ils éligibles au leasing social ?
Non, seuls les véhicules électriques neufs sont éligibles au leasing social 2025-2026. Les véhicules d’occasion, même récents et peu kilométrés, ne peuvent pas bénéficier du dispositif. Les véhicules transformés en électrique par rétrofit sont également exclus. Cette restriction vise à soutenir l’industrie automobile, à garantir la qualité et la fiabilité des véhicules proposés, et à s’assurer que les bénéficiaires disposent des dernières technologies en matière d’autonomie et de sécurité.
Que se passe-t-il si je change de situation en cours de contrat ?
Si votre situation personnelle ou professionnelle change en cours de contrat, plusieurs cas de figure peuvent se présenter. Si vos revenus augmentent et dépassent le plafond de 16 300 euros par part, cela n’affecte pas votre contrat en cours. L’éligibilité est vérifiée uniquement au moment de la souscription, pas pendant toute la durée du contrat. Si vous changez d’emploi mais continuez à remplir la condition des 15 kilomètres ou 8 000 kilomètres professionnels, le contrat continue normalement. En revanche, si vous perdez votre emploi ou si vous ne remplissez plus les conditions de déplacement professionnel, vous devrez techniquement mettre fin au contrat avec les pénalités associées, même si cette situation est rarement contrôlée en pratique.
Y aura-t-il un leasing social en 2027 et au-delà ?
Aucune annonce officielle n’a été faite concernant une reconduction du dispositif au-delà de 2026. Le gouvernement évaluera le bilan quantitatif et qualitatif du leasing social 2025-2026 avant de décider d’une éventuelle prolongation. La forte demande, le succès des éditions 2024 et 2025, et l’objectif gouvernemental de décarbonation des transports plaident pour une reconduction, mais les contraintes budgétaires et l’évolution du marché automobile électrique pourraient conduire à des ajustements. Les associations de consommateurs et les acteurs de la filière automobile militent pour une pérennisation du dispositif sur plusieurs années afin de donner de la visibilité aux constructeurs et de sécuriser les investissements industriels.
En résumé : êtes-vous éligible au leasing social ?
Pour bénéficier du leasing social 2025-2026, vous devez remplir simultanément quatre conditions principales. Votre revenu fiscal de référence par part ne doit pas dépasser 16 300 euros par an selon votre avis d’imposition 2024 sur les revenus 2023. Vous devez être en activité professionnelle et effectuer quotidiennement un trajet domicile-travail de plus de 15 kilomètres aller simple, ou parcourir plus de 8 000 kilomètres par an dans le cadre professionnel.
Vous devez choisir un véhicule électrique neuf parmi les 33 modèles éligibles ayant obtenu le score environnemental requis. Enfin, vous ne devez pas avoir bénéficié du leasing social en 2024 ni percevoir simultanément le bonus écologique ou les aides CEE coup de pouce pour le même véhicule.
Si vous remplissez ces conditions, le leasing social vous offre une opportunité exceptionnelle d’accéder à la mobilité électrique pour 40 à 200 euros par mois, sans apport initial et avec la garantie d’un véhicule neuf. Les démarches sont entièrement prises en charge par le professionnel automobile, vous n’avez qu’à fournir les justificatifs demandés et à signer le contrat.
Avant de vous lancer, prenez le temps de bien évaluer vos besoins réels, votre budget complet incluant assurance et recharge, et votre capacité à respecter les contraintes du contrat pendant trois ans. Comparez également avec l’option d’achat avec bonus écologique si vous disposez d’un apport personnel.
Pour découvrir en détail les 33 véhicules disponibles avec leurs caractéristiques, leurs prix mensuels et nos recommandations selon votre usage, consultez notre article dédié : Leasing social 2025-2026 : les 33 voitures électriques disponibles de 40€ à 200€ par mois.











