Batterie de voiture électrique d’occasion : tout savoir avant d’acheter

L’achat d’une voiture électrique d’occasion représente une opportunité fantastique de plonger dans le monde de l’électromobilité. C’est un choix judicieux, à la fois pour le portefeuille et pour l’environnement. Le marché de l’occasion électrique est en plein essor, offrant une diversité de modèles qui répondent à de multiples besoins et budgets. En effet, acquérir un véhicule zéro émission à un coût initial réduit, tout en bénéficiant potentiellement de certaines aides à l’achat, rend l’expérience d’autant plus attrayante. De plus, les coûts d’utilisation réduits (carburant et entretien) confirment l’intérêt économique de cette démarche.

Cependant, une question préoccupe légitimement de nombreux acheteurs : qu’en est-il de la batterie du véhicule ? La batterie est le cœur technologique et le composant le plus onéreux d’une voiture électrique. Sa santé est directement liée à l’autonomie, aux performances et à la valeur résiduelle du véhicule. Ignorer cet aspect crucial, c’est prendre un risque financier et s’exposer à une expérience de conduite décevante.

Chez viragelec.com, notre mission est de vous éclairer. Nous allons décrypter ensemble tout ce que vous devez savoir sur la batterie d’une voiture électrique d’occasion pour que votre achat soit synonyme de sérénité et de satisfaction.

Comprendre la batterie : état de santé (SOH) et facteurs de dégradation

Contrairement aux batteries de nos anciens téléphones portables qui pouvaient « mourir » brutalement, la batterie d’une voiture électrique subit une dégradation progressive. Ce phénomène, appelé dégradation cyclique et calendaire, se traduit par une diminution graduelle de sa capacité à stocker et restituer l’énergie. Pour évaluer cette dégradation, on utilise un indicateur clé : le SOH (State Of Health), ou état de santé de la batterie.

Le SOH est exprimé en pourcentage. Une batterie neuve affiche un SOH de 100%. Un SOH de 80% signifie que la batterie conserve 80% de sa capacité initiale. Autrement dit, si le véhicule avait une autonomie de 400 km à l’origine, il en offrira environ 320 km avec un SOH de 80%. La plupart des constructeurs automobiles considèrent qu’une batterie nécessite une intervention (réparation ou remplacement) lorsque son SOH descend en dessous de 70%. C’est un seuil important à garder à l’esprit lors de votre recherche.

Quels facteurs influencent la durée de vie et le SOH d’une batterie ?

Plusieurs éléments, souvent cumulatifs, contribuent à la dégradation d’une batterie :

• Le nombre de cycles de charge/décharge : Chaque cycle complet (une décharge de 100% à 0% suivie d’une recharge complète) use légèrement la batterie. Cependant, les usages réels impliquent rarement des cycles complets ; on parle plutôt de « profondeur de décharge ».
• La température : Les batteries lithium-ion n’aiment ni les températures extrêmes froides ni les chaleurs intenses. Un véhicule garé en plein soleil des heures durant ou régulièrement utilisé dans des climats très froids sans préconditionnement de la batterie peut voir son SOH diminuer plus rapidement. Les systèmes de gestion thermique des batteries (refroidissement ou chauffage) sont cruciaux pour les maintenir dans une plage de température optimale.
• Le type de recharge : Les recharges ultra-rapides (courant continu, DC) à forte puissance sollicitent davantage la batterie que les recharges lentes (courant alternatif, AC). Une utilisation exclusive ou majoritaire de la charge rapide peut accélérer la dégradation. Il est conseillé d’équilibrer les types de recharge.
• Les niveaux de charge extrêmes : Laisser la batterie trop souvent à 100% de charge pendant de longues périodes, ou au contraire, la laisser se décharger complètement très fréquemment, peut affecter sa longévité. Il est généralement recommandé de maintenir le niveau de charge entre 20% et 80% pour un usage quotidien.

Comprendre ces facteurs vous permet d’évaluer, en discutant avec le vendeur, comment la batterie a été traitée durant sa première vie.

La garantie batterie : votre bouclier essentiel

La garantie est sans aucun doute le point le plus crucial à vérifier lors de l’achat d’une voiture électrique d’occasion. C’est elle qui vous protège contre une dégradation prématurée ou excessive de la batterie.

Durée et conditions de la garantie constructeur

Tous les constructeurs automobiles offrent une garantie spécifique sur la batterie de traction de leurs véhicules électriques et hybrides rechargeables. Cette garantie est généralement beaucoup plus longue que celle du reste du véhicule.

• Durée et kilométrage standard : La norme du marché est de 8 ans ou 160 000 kilomètres, le premier des deux termes étant atteint. Cependant, cette durée peut varier :
  • Certains constructeurs proposent 7 ans ou 150 000 km (ex: certains modèles Kia ou Hyundai plus anciens).
  • D’autres peuvent étendre cette garantie à 10 ans ou 200 000 km pour des modèles spécifiques ou des marques premium.
• Seuil de capacité minimale : La garantie ne couvre pas la capacité initiale à 100%. Elle stipule qu’en cas de dégradation, la batterie sera réparée ou remplacée si son SOH descend en dessous d’un certain seuil, généralement 70%. Certains constructeurs peuvent garantir un SOH à 75% ou même 80%, ce qui est un avantage non négligeable.

Points à vérifier impérativement :

1. Date de première mise en circulation et kilométrage actuel : Calculez la durée et le kilométrage restants de la garantie. Un véhicule de 6 ans avec 100 000 km aura encore 2 ans ou 60 000 km de garantie.
2. Transférabilité de la garantie : Dans l’immense majorité des cas, la garantie constructeur est liée au véhicule et non au propriétaire. Elle est donc transférable sans problème à l’acheteur d’occasion. Confirmez-le tout de même auprès du vendeur ou d’un concessionnaire.
3. Historique d’entretien : Un carnet d’entretien à jour et des révisions effectuées dans le réseau de la marque peuvent être requis pour que la garantie reste valide.

Le diagnostic batterie : l’outil pour un achat en toute transparence

La garantie est une protection pour le futur, mais le diagnostic batterie vous offre une vision claire de l’état actuel de la batterie au moment de l’achat. C’est un élément déterminant pour prendre une décision éclairée.

Le rapport de SOH : votre carte d’identité de la batterie

Le document le plus précieux est le rapport de SOH. Ce diagnostic précis, effectué avec des outils spécifiques du constructeur ou par des prestataires indépendants agréés, fournit des informations détaillées sur la santé de la batterie.

• Comment l’obtenir :
  • Demandez-le au vendeur : Un vendeur transparent aura généralement ce rapport à disposition, surtout s’il a été effectué récemment.
  • Concessionnaire de la marque : Avec le numéro de série du véhicule (VIN), un concessionnaire pourra, moyennant parfois des frais, vous fournir un rapport complet ou au moins confirmer le SOH enregistré dans les systèmes du constructeur.
  • Prestataires indépendants : Des entreprises spécialisées comme Moba, Carwatt ou d’autres (selon les régions) proposent des services de diagnostic batterie pour l’occasion. C’est un investissement qui peut s’avérer très rentable pour éviter une mauvaise surprise.
• Que contient un bon rapport ?
  • Le SOH actuel en pourcentage.
  • Le kilométrage du véhicule au moment du diagnostic.
  • La tension des différents modules de la batterie (pour détecter d’éventuels déséquilibres).
  • L’historique des charges (nombre de charges rapides/lentes).
  • Parfois, une estimation de l’autonomie restante.

Analyse du rapport et vigilance

Une fois le rapport en main, comparez le SOH avec l’âge et le kilométrage du véhicule, ainsi qu’avec le seuil de garantie constructeur.

• Exemple 1 : Un véhicule de 4 ans et 70 000 km avec un SOH de 90% est un excellent signe.
• Exemple 2 : Un véhicule de 7 ans et 140 000 km avec un SOH de 73% est proche du seuil de garantie. Il pourrait fonctionner encore plusieurs années sans problème, mais la garantie arrivant à échéance, il y a moins de marge de sécurité. Le prix devra en tenir compte.

Questions essentielles à poser au vendeur

Au-delà des documents, une bonne discussion avec le vendeur est informative. N’hésitez pas à poser des questions précises pour mieux cerner l’historique et l’usage du véhicule :

• Quelle autonomie réelle constatiez-vous au quotidien, et dans quelles conditions (ville, autoroute, climat) ?
• Quel était votre mode de recharge principal : à domicile sur une prise standard, une borne murale (wallbox), ou majoritairement sur des bornes publiques rapides ?
• Où le véhicule était-il garé la plupart du temps (garage fermé, extérieur, parking souterrain) ?
• Y a-t-il eu des réparations ou des remplacements de composants liés à la batterie ou au système de propulsion électrique ?
• Pour un véhicule avec batterie en location (moins courant aujourd’hui), quel est le coût mensuel et les conditions du contrat de location ?

L’essai routier : au-delà du ressenti, des observations clés

Un essai routier approfondi ne remplacera jamais un diagnostic technique, mais il vous permettra de confirmer le comportement général du véhicule et d’identifier d’éventuels signaux d’alerte.

• L’autonomie affichée : Au démarrage de l’essai, notez l’autonomie estimée par l’ordinateur de bord. Est-elle cohérente avec l’état de charge affiché et l’autonomie théorique du modèle ? Une chute rapide et inexpliquée de l’autonomie peut être un signe.
• La récupération d’énergie : Lors des phases de décélération (lâcher de l’accélérateur) ou de freinage léger, le véhicule doit récupérer de l’énergie (freinage régénératif). Le comportement doit être fluide, sans à-coups ni bruits anormaux. La jauge de récupération d’énergie doit réagir.
• La puissance disponible : Effectuez une accélération franche et progressive. Le véhicule doit délivrer sa puissance sans signe de faiblesse, de bridage inattendu ou de bruit suspect provenant du moteur électrique.
• Les indicateurs du tableau de bord : Assurez-vous qu’aucun voyant d’erreur lié à la batterie, au système de propulsion ou au système de refroidissement ne soit allumé. Demandez au vendeur si des alertes ont déjà été affichées par le passé.
• Le temps de recharge (si possible) : Si le vendeur dispose d’une borne à domicile, un court test de branchement peut être révélateur. Observez si la charge démarre correctement et si les indications de temps de charge sont cohérentes.

La location de batterie : une spécificité à connaître

Historiquement, certains modèles de véhicules électriques, comme la première génération de Renault Zoé, étaient commercialisés avec une batterie en location. Ce modèle économique tend à disparaître, la plupart des constructeurs vendant désormais la batterie avec le véhicule. Cependant, vous pourriez encore trouver de tels véhicules sur le marché de l’occasion.

• Avantages : La batterie est couverte par le contrat de location, assurant son bon fonctionnement et son remplacement gratuit en cas de défaillance majeure ou de capacité trop faible. Cela supprime une part d’incertitude quant à l’état futur de la batterie.
• Inconvénients : Un coût mensuel fixe s’ajoute au coût d’achat du véhicule, ce qui impacte le budget total. De plus, la valeur de revente du véhicule peut être légèrement affectée, car l’acheteur potentiel devra reprendre le contrat de location de batterie.

Si le véhicule que vous visez est concerné par une batterie en location, assurez-vous de bien comprendre les termes du contrat, les coûts mensuels et les éventuelles pénalités ou conditions de résiliation avant de vous engager.